Impossible d'échapper à la Fridamania

Publié le par chloe

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En arrivant ici, j'avais déjà une certaine connaissance de Frida Kahlo, de sa peinture, de son histoire tourmentée avec Diego de Riveira, de ses relations avec Trotski, de sa poliomyélyte, de son accident mais jamais je n'aurais imaginé être confrontée à  un tel mythe : les sacs, les chaussures, les bouteilles de Tequila, les  poupées.  Le succès de la  petite fille de Coyoacan a dépassé celui des grands muralistes mexicains comme son bourreau Diego ou un Tamayo et un Siqueiros. Pour le centième anniversaire de sa naissance, c'est le grand délire, impossible d'échapper à la Fridamania : une exposition monumentale avec 350 pièces au Palais des Beaux Arts, une semaine télévisée sur Canal 22 en hommage à Frida et surtout mes deux amies , Zulema et Beatriz, de la compagnie Din Don ont décidé d'initier un cycle de représentation en l'honneur de ce grand personnage.

Je n'ai malheureusement pas pu assister à la première journée de représentation dans la casa azul, la maison de Frida située dans le vieux Coyoacan. Une journée riche en émotions, en musique, en alcool (pulque) et en fruits (exotiques). Dans le jardin, les filles sont accueillies par la famille de Frida, une actrice mexicaine connue comme la plus grande représentante de Frida, Ofelia Medina. Enthousiaste par leur représentation, elle entame avec elles des danses et des chants traditionnels. Le lendemain, les filles me convient à leur représentation et me demandent de mettre un peu la main à la pâte. Je suis désignée reporter du Din Don. Rendez-vous à 10 heures à Division del Norte pour une session photo. Habillage, coiffage, maquillage, ce n'est pas si facile d'incarner un mythe, la douleur du métissage: Beatriz, morena, au teint mate, au profil aztèque et Zulema de type européen, la peau blanche et les yeux verts dans une symbiose artistique ont réussi à réaliser cet exploit.

La préparation est longue...Pierre, guitariste attend, entamant de temps en temps l'air que fredonneront les filles : "Olvidalo, olvidalo, mmmmmmmmmmmmmmmmmm...". Le rendez-vous est à 12h devant Le Palacio de Bellas Artes : 10h, 10h30, 11h, 11h30. Moi : "Bon les filles, il serait peut-être temps que vous vous prépariez". Zule se moque constamment de mon impatience : "Chloé, notre directrice artistique...". Et moi: "clic, photo!!!". 12h, 13h, 13h30, 13h45, 14h.

Coiffage


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Maquillage


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Le compte à rebours a commencé. Nous sortons...Les passants dirigent un regard interrogateur et admiratif à la fois vers les deux Fridas. Traffic, Traffic, Traffic. La chaleur nous gagne! Un peu de musique dans la voiture pour détendre les deux actrices, une glace pour raffraichir l'atmosphère, une petit inspection de mon outil de travail, la caméra numérique. Je filme l'arrivée tromphiale des filles du marché Balderas à Bellas Artes. Des mexicains comme de touristes s'entassent devant l'entrée du palacio pour avoir la chance d'admirer la grande exposition du moment. La file d'attente est longue...Mais finalement, ô miracle, les fridas viennent à eux. Les filles s'assoient sur les marches, Pierre sort sa guitarre : "mmmmmmmm", Bea chante, Zule proclame des vers avec un air mélancolique: "Olvidalo, olvidalo...". Les passants s'arrêtent, regardent cette troupe atypique, écoutent ou détournent leur regard, s'en vont, s'éloignent... Je me transforme en sociologue-reporter : "Que pensez-vous de ce que vous venez-voir? Qu'est-ce que Frida évoque pour vous? ". La joyeuse compagnie se déplace l'air de rien vers la foule : "Photo, photo...". Certains sont même prêts à payer pour pouvoir avoir leur photo personnalisée avec les Fridas. Les policiers s'avancent : "Avez-vous une autorisation? ". "EUUUUUh, non!". Il aurait fallu des mois pour l'obtenir, traverser les feux ardents de la bureaucratie mexicaine. "On s'entraîne juste pour un spectacle". Ils nous surveillent, les visiteurs réagissent. On décide de se diriger vers le Zocalo. Les policiers nous suivent du regard. Deux dernières représentations sur le trajet vers la voiture...et c'est parti. La troupe a rendez-vous à Coyoacan pour faire l'ouverture du spectacle d'Ofelia Medina à Coyoacan. Je suis fatiguée...J'abandonne enfin la troupe à mi-parcours.
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Publié dans OutSCHide : voyages

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